Eglise Evangélique Uccle - 07 décembre 2024

L’Eglise Evangélique d’Uccle - Un peu d’histoire!

Les Racines?

La Réforme exerça son influence au XVIème siècle sur ce qui était alors le village d’Uccle et les historiens mentionnent à maintes reprises la tenue de ‘prêches clandestines’ dans les forêts des environs. Il faut dater cette période +/- 1550- 1570. Il n’est d’ ailleurs pas toujours facile de distinguer dans ce conflit entre l’opposition politique à l’occupant espagnol et la conviction spirituelle de ceux qui marchaient sur les traces des réformateurs (Luther, Calvin, ….).

De cette période date une légende qui a peut-être des racines historiques. Elle convient bien pour donner des assises historiques à notre paroisse!

“Il était autrefois…” une auberge à mi-pente de la chaussée d’Alsemberg, peu avant les premières maisons d’Uccle qui étaient groupées autour du clocher de St. Pierre. En ces temps agités des théâtreux donnaient de temps à temps des représentations un peu subversives dans le jardin de cet auberge. Qu’y jouait-on? Pas de grandes tragédies antiques, plutôt des satires et des farces par lesquelles la gouaille populaire se vengeait sur l’occupant espagnol. Le pays était alors gouverné par le Duc d’Albe comme le représentant du roi Phillippe II d’Espagne. Chaque fois que la marechaussée tentait d’intervenir, la cavalcade des sabots ferrés sur les paves de la chaussée suffisait à tansformer les baladins en d’innocents buveurs de bière!

Un jour pourtant, un alcade fûté eut l’idée d’emmitoufler les sabots de ses chevaux dans des chaussons improvisés. Cette-fois là, les comédiens furent surprise en flagrant délit. La cause était d’autant plus grave que la troupe appartenait à cette ‘religion prétendûment réformée’, mouvement ciblé par le pouvoir afin de l’éradiquer à tout prix. Les spadassins poursuivirent les théâtreux dans les bois qui surplombaient l’auberge et ils furent tous trucidés jusqu’au dernier….Quant au tenacier de l’auberge, il fît, dit-on, amende honorable et décida de témoigner de son bon vouloir en donnant pour enseigne à son estaminet: “De Spijtigen Duivel” (Le diable repentant). D’aucuns prétendent qu’il y avait là nouvelle astuce: le ‘diable’ en question pouvant tout aussi désigner le Duc d’Albe que le tenacier lui-même!

L’auberge est toujours là et on retrouve facilement l’enseigne “Au Vieux Spijtigen Duivel” encore aujourd’hui.

Le Protestantisme en Belgique

Suite à l’origine de la Réforme, qui commençait avec la prise de position par Martin Luther (1517), quelques centaines d’Eglises furent fondées dans les Pays-Bas méridionaux (la Belgique d’aujourd’hui). Les communautés luthériennes avaient très difficile et ne purent consolider leurs structures. Les églises réformées, inspiré par la pensée de Jean Calvin, connaissaient plus de ‘succès’ et se réunirent en un synode en 1562. Entre 1562 et 1584 plusieurs villes dans les provinces qui représentent aujourd’hui la Belgique, se constituaient même comme ‘république calviniste’. Au fur et à mesure les espagnols reconquèrent les provinces du sud. La défaite des Gueux a eu comme résultat que le dernier bastion protestant, Ostende, tombait dans les mains des troupes espagnols (1604). Quelques Eglises ‘sous la croix’ survécurent, tant bien que mal, dans la clandestinité. Ce n’était qu’en 1715 que ces quelques Eglises pouvaient bénéficier de la protection discrète des Etats-Généraux de la République des Provinces Unies (Pays-Bas).

Dans le Royaume uni des Pays-Bas (1815-1830) les Eglises furent incorporées à l’Eglise réformée des Pays-Bas. A la veille de l’indépendence belge on comptait 56 Eglises locales, dont 25 paroisses de garnison. A côté des Eglises réformées le mouvement méthodiste, issue du Réveil évangélique du XVIIIème siècle, se manifeste en Belgique depuis 1816. Son influence se fait remarquer en particulier au lendemain de la première guerre mondiale, sous l’impulsion de l’oeuvre missionnaire de l’Eglise méthodiste épiscopale, Eglise basée au sud des Etats-Unis. Conçue d’abord comme une oeuvre matérielle aux habitants des régions dévastées, l’oeuvre méthodiste ne tarde pas à rayonner dans le pays et promouvoir l’évangélisation. Ceci a connu multiple fruits: une maison de publications avec librairie, une clinique, une école secondaire, et un foyer pour enfants. Le centre de gravité pour la plupart de ces initiatives se trouve à Uccle!

Plus tard à Uccle

Au cours des siècles qui suivirent l’époque de la Réforme, il y eut fort peu de manifestations du protestantisme à Uccle. Dans les archives on trouve quelques traces de la présence ici ou là de groupuscules protestantes d’expression néerlandaise. Plus tard, mais ce n’est qu’à la fin du XIXème siècle, Uccle se développe et la commune voit l’implantation de nombreuses oeuvres protestantes. C’est ainsi qu’ Uccle fut une pépinière protestante. On y dénombrait, il n’y a pas si longtemps, pas moins de huit oeuvres sociales de signature protestante:

  • la Clinique Protestante (1910) (rue Xavier de Bue),
  • le Foyer ‘David Livingstone’ , où on trouvait aussi une librairie évangélique (Av.Coghen),
  • le Foyer des enfants (rue Beeckman), plus tard devenu la Résidence Suzanne Wesley,
  • la Maison de la Mère et de l’Enfant, ainsi que
  • le Hôme Clair Matin (Armée du Salut,)
  • une Maison de Retraite (Assemblées de Dieu),
  • le Lycée Protestant ‘Les Marroniers’ (place W. Churchill), et
  • la Maison des Diaconesses (rue VanderKindere), disparu depuis longtemps.

L’Ecole des Maronniers et le Foyer des enfants furent fondées par la ‘Methodist Mission’ dans les années 1920 (suite à la première guerre mondiale).

L’Eglise Evangélique à Uccle

Depuis 1948 des cultes étaient célébrés le dimanche dans l’annexe du Foyer des Enfants (rue Beeckman). Cet endroit se trouve à 200 m de l’Auberge “Au Vieux Spijtigen Duivel”! Peu de temps après fut aussi formée une communauté évangélique à Uccle-Homborch. Après une éclipse de quelques années, le lieu de culte de la rue Beeckman fut rouvert en 1959. Entretemps le Foyer des Enfants avait changé de destination et devenait un hôme pour personnes âgées sous le nom “Résidence Suzanne Wesley”.

Les cultes de l’Eglise Evangélique d’Uccle ont donc été célébrés depuis 1959 jusqu’à nos jours et la communauté est devenu une église à part entière. En 1964 un Arrêté Royal reconnaissait l’érection d’une paroisse protestante évangélique à Uccle. L’endroit où le culte à Uccle-Homborch avait lieu n’étant plus disponible, les quelques personnes qui y restaient se rattachèrent alors à la communauté qui se réunissait dans la chapelle rue Beeckman.

Vers la fin des années 1990 la chapelle était vraiment devenu trop petite pour la communauté, et la chose se compliquait parce que l’avenir de la Résidence ‘Suzanne Wesley’ n’était plus assuré. La communauté a donc décidé de chercher une autre implantation et l’EEU a pu trouver un lieu de culte situé chaussée d’Alsemberg 877, cette fois-ci quelques kilomètres plus bas que la fameuse auberge. Cet ancienne garage/bureau de voyage a été transformé en église et fut inauguré en 2001.


N.B. Ce résumé de l’historique est basé sur une notice écrite par le pasteur Paul Vandenbroek. Paul Vandenbroek fut pasteur de l’EEU de 1964 -1994.

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L’EEU est membre de l’Eglise Protestante Unie de Belgique

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